Risque sanitaire
des bovins

Les infections parasitaires externes

Sur le marché d'Orbe

Ce jeudi, sur le marché de Orbe, le front brûlant et tremblant, Olivier ne se sent pas bien. Compte tenu de son état, une amie lui conseille d’aller consulter un médecin. Qu’il ne s’inquiète pas, pendant son absence, elle tiendra son stand. Après consultation, rien d’alarmant, tout semble indiquer une mauvaise grippe.

Le lendemain matin, la fièvre est toujours à l’œuvre, il doit se traîner pour la traite des chèvres. Celles-ci péniblement achevée, Oliver s'étend sur le canapé du salon, où M’sieur Claude le découvre en arrivant pour le café du matin. Il se charge d’allumer le fourneau, prépare du café, mais Olivier, incapable de se lever, ne peut rien avaler. Dans son état il est préférable qu’il reste allongé bien au chaud ; M’sieur Claude le rassure, c’est lui qui se chargera des génisses.

Dans l’après-midi, il reçoit un texto de son amie de la veille, qui vient aux nouvelles. Il la prévient qu'il se sent vraiment très mal. Prise d’inquiétude, elle décide de monter le chercher pour le conduire à l’hôpital de Morges.

Le diagnostic ne tarde pas à tomber : Encéphalite transmise par la morsure d’une tique. Virus pouvant entraîner une paralysie, des séquelles neurologiques permanentes ou la mort.

Par chance, il est diagnostiqué précocement et il réagit très bien aux traitements. Il ne gardera aucune séquelle de sa mésaventure, mais plusieurs semaines de convalescence lui seront nécessaires.
Durant son hospitalisation, sur l’alpage de Mollens, les amis bergers se sont organisés. Pendant que Pierre vient aider pour la traite, Yasmine avec l’aide de Marie-Pierre veille sur le chalet et les animaux...

L’encéphalite à tiques est due à un virus. En Suisse, les tiques ne sont infectées par ce virus que dans certaines zones appelées « zones d’endémie ». Dans ces zones, le taux d’infection des tiques par ce virus est de l’ordre de 1% (0.5-3%). L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) tient à jour une carte montrant ces zones d’endémie. En Suisse romande, cela concerne un triangle situé entre les lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat, la rive sud du Lac de Neuchâtel, la Plaine de l’Orbe et ses environs, la région de Moutier et le Vallon de St-Imier.
Éplanetesante.ch

A l’alpage, hommes et animaux sont exposés aux insectes piqueurs. Souvent il ne s’agit que d’un désagrément. Mais la tique, peut être vectrice de plusieurs maladies excessivement dangereuses pour les animaux et certaines sont transmissibles à l’homme :

  • L’ehrlichiose : dénommée "Fièvre des Pâtures" en Suisse, maladie due à une bactérie de la famille des rickettsies (transmissible à l’homme et à l’animal);
  • La Borréliose ou maladie de Lyme : maladie due à une bactérie de la famille des spirochètes (transmissible à l’homme (rarement) et à l’animal);
  • L’anaplasmose : maladie due à une bactérie nommée Anaplasma marginale (transmissible à l’animal).

Les parasites internes

Les agents infectieux sur l'alpage
Toute mort sans cause connue survenue sur l’alpage, doit être signalée aux autorités sanitaires. L’avortement chez les animaux à onglons est soumis à déclaration.
Par l'auteur

La pâture a un effet très positif sur les ruminants, mais engendre un inconvénient majeur : ils sont plus exposés aux parasites internes, principaux agents infectieux sur l’alpage.

  • Les strongles gastro-intestinaux : présents dans l’intestin, sont les parasites les plus fréquemment rencontré chez les bovins;
  • La dictyocaulose ou bronchite vermineuse : parasite des bronchioles et des bronches (les vers pondent leurs œufs dans les bronches).

Les bovins, peuvent s’auto-immuniser de manière durable contre les vers, ce qui n’est pas le cas chez les chèvres. Lors de leur première saison d’estive, les veaux n’ayant jamais encore été en contact avec ces derniers sont très sensibles aux parasites. Les symptômes courants sont des difficultés à engraisser, diarrhées, poils ébouriffés, ou encore toux.
Avant la montée les génisses ont été vermifugées, en mai ou au tout début juin.

Pour faire face aux vers, Olivier traitera ses protégées durant la fin de l’été, sachant que c’est en automne que les populations de larves atteindront leur pic.

Traitement des parasites internes
Plus l’utilisation des vermifuges est fréquente, plus le développement des résistances est rapide. La résistance aux vermifuges de synthèse est définitive et irréversible (...) Pour permettre la mise en place d’une bonne immunité, les génisses doivent être en contact régulier avec les parasites durant au moins 4–5 mois (...) L’objectif du contrôle des parasites internes des bovins, surtout des strongles (vers ronds), n’est plus l’éradication de ces derniers, mais la réduction de la pression parasitaire jusqu’à un niveau tolérable pour l’animal et l’éleveur. Les bovins peuvent tout à fait cohabiter avec les parasites internes, mais dans un contexte bien défini.
Maladies des bovins. 4ème édition, 2008. Institut de l'élevage

L’entérotoxémie

Un changement de régime alimentaire peut être la cause de l’entérotoxémie. Ce sont des toxi-infections dues à l'action de bactéries présentes dans l'environnement, les veaux y sont particulièrement sensibles. Une vaccination préventive (avant la montée), voire obligatoire sur certains alpages, élimine tout risque de contamination.

La mammite

Il s’agit d’une inflammation de la glande mammaire d'origine infectieuse, traumatique ou toxique.Elle représente l'une des infections les plus importantes dans l'industrie laitière. Il existe deux catégories de bactéries responsables de la maladie.

  • Les bactéries contagieuses : Présentes sur la peau de la vache, elles se multiplient à l’intérieur des trayons et des quartiers infectés. Elles se transmettent principalement de vache en vache durant la traite. En prévention, toujours penser à bien baigner les trayons après la traite, et effectuer un traitement antibiotique au tarissement.
  • Les bactéries environnementales : Les bactéries se multiplient dans l’environnement de la vache, fumier, sol, litière... En prévention, toujours effectuer des bains de trayon avant la traite et maintenir l’environnement des écuries propre.

Les germes les plus connus sont :

  • les staphylocoques;
  • les streptocoques;
  • les corynébactéries.
le controles des genisses portantes

Les génisses peuvent elles aussi être atteintes de mammite. Les mouches durant l’été, sont souvent les principales responsables de la transmission des germes pathogènes (d’une génisse à l’autre, d’un trayon à l’autre). La sensibilité à la maladie des futures mères est accrue avant le vêlage, les changements hormonaux en vue de la mise bât sont des facteurs de grand stress.

Lors des contrôles des génisses portantes, Olivier inspecte la symétrie au niveau des quartiers (une vache possède quatre trayons, chacun d'eux relié à un quartier). S’il découvre une asymétrie et qu’au toucher le quartier est chaud et dur, il rentrera l’animal pour un examen plus complet et un contrôle de sa température. Quand une mammite est avérée, la génisse peut perdre un quartier. Il doit donc agir rapidement et si nécessaire faire monter le vétérinaire.

Tuberculose bovine

La Suisse est considéré comme indemne de tuberculose bovine depuis 1959. En 2013, cinq foyers de la maladie sont détectés en Suisse romande, dont deux dans le canton de Fribourg, deux en terres vaudoises et un en Valais. Après la mise en place de nouveaux contrôles de surveillance sanitaire, la Suisse continue d’être reconnue indemne de tuberculose.

La diarrhée virale bovine (BVD)

A l'étable pour contrôle

Elle est responsable d’une diarrhée temporaire chez l'animal et peut entraîner un avortement chez les femelles en gestation. Les animaux ayant contracté une infection persistante aux virus de la BVD sécrètent le virus toute leur vie. Depuis 2008, la Suisse met en œuvre un programme d’éradication de la diarrhée virale bovine. 99,5 % des exploitations bovines suisses sont indemnes de BVD.

La brucellose

Maladie infectieuse des bovins, des porcs, des moutons, des chèvres, etc. due à diverses bactéries du genre Brucella. Elle provoque de nombreux avortements, une réduction de fertilité et des pertes en lait. Les cheptels suisses sont reconnus officiellement indemnes de brucellose.

Le virus de Schmallenberg

Récemment apparu en Suisse, ce virus touche principalement les bovins, les moutons et les chèvres. Il est transmis par des piqûres de moucherons et de moustiques (insectes vecteurs de type culicidés). l’infection se caractérise par de la fièvre, une diminution de la production laitière, une diarrhée sévère, des avortements et des malformations chez les veaux et agneaux nouveau-nés.

Les caprins